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Les Films d'Antonin
6 novembre 2020

Knightriders (1981) de George A. Romero

Avec Ed Harris, Gary Lahti, Tom Savini,  Amy Ingersoll, Patricia Tallman, Christine Forrest, Warner Shook, Ken Foree, Martin Ferrero, John Amplas, Cynthia Adler.

 
Knightriders est une escapade filmique en dehors du territoire du film de morts-vivants et plus généralement du film d'horreur dont George A. Romero est un maître.
Il est question ici d'une bande de motards et motardes qui vivent selon les règles de la chevalerie et du roi Arthur. Tout en gagnant leur vie en réalisant des joutes de chevalerie en moto (à la place des chevaux donc) se déplaçant de petites villes en petites villes de l'Amérique profonde.
Knightriders PosterCe qui permet à George A. Romero d'aborder beaucoup de thématiques, de manière frontale et subtile (c'est toujours au détour d'une scène) à la foi: le racisme, l'homosexualité, la démocratie, l'autosuffisance, le mercantilisme, entre autres.
Le film est d'une durée importante, 2h26, pour un film en 1981 c'est énorme (et qui est devenue une durée de film court dans les années 2000), mais l'histoire, le scénario et la narration permettent de garder le spectateur jusqu'au bout, sans une longueur. 1981 est l'année des Aventuriers de L'Arche Perdue (Steven Spielberg), de Mad Max 2 (George Miller), New-York 1997 (John Carpenter), La Guerre Du Feu (Jean-Jacques Annaud), Evil Dead (Sam Raimi), Scanners (David Cronenberg), Le Loup Garou De Londres (John Landis), Hurlements (Joe Dante). Les films de plus deux heures cette année là étaient des films à prétention ou prétentieux (voire les deux): Ragtime (Milos Forman), Le Bateau (Wolfgang Petersen), Le Prince De New-York (Sidney Lumet), Les Uns Et Les Autres (Claude Lelouch), Excalibur (John Boorman), Reds (Warren Beatty), Les Misérables (Robert Hossein).
Ici George A. Romero réalisait un film à prétention.  Raconter cette histoire de ce groupe de motard qui essaie de vivre en marge de la société, avec ses règles, mais qui est en permanence ramené à la réalité: comment se nourrir, comment se faire suffisamment d'argent pour payer l'essence des camions et des motos, qui est le chef, comment vivre avec les préjugés de la sociétés - l'homosexuel, le noir, l'adultère, le genre (la femme mécanicienne, la motarde jouteuse), le sexe libre (la photographe et la pizza) -? Il est amusant de noter que le groupe possède sont avocat juriste qui est aussi l’imprésario: il les sort de prison quand il le faut; il planifie les spectacles avec les municipalités et Shériffs locaux; ce qui est aussi une acceptation d'un fonctionnement de la société américaine.
Ce canevas pourrait être une métaphore de la carrière de George A. Romero lui même, qui a toujours essayé de faire des films personnels, en indépendant ou avec des studios. Mais il n'y est pas arrivé souvent et a dû se cantonner dans le sous-genre du film de morts-vivants (qu'il a créé il est vrai) pour s'exprimer.
Du côté de la distribution, Ed Harris, dans son premier rôle, est habité, du début à la fin. Habité au point de donner sa vie à son idéal. Dans une fin que nous pouvons interpréter comme impossibilité du groupe de vivre selon leurs critères.
Le film (le scénario et la narration) joue habilement des joutes entre motards: chacune d'elle sous-tend un élément dramatique entre les personnages concernés, au-delà de leur dimension spectaculaire (ce sont de réelles cascadent; nous sommes ici avant le CGI porn).
Nous avons au total une belle histoire, qui si de prime abord ne suscite pas un intérêt (nous ne nous intéressons pas particulièrement aux motos ni à la chevalerie) mais produit un film passionnant et dense. Dont le final, s'il peut paraître dramatique, ne nous rend pas tristes et correspond pleinement à la perception que peut avoir le spectateur du personnage de Ed Harris. Il est heureux, nous sommes heureux avec lui. Ce qui est assez fort sur le plan dramatique, il faut reconnaitre.
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