Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les Films d'Antonin
7 mars 2021

The Grandmaster (2h10, 2013) de Wong Kar-Wai

Avec Tony Chiu-Wai Leung, Ziyi Zhang, Cung Le, Qingxiang Wang, Elvis Tsui, Hye-Kyo Song, Kar-Yung Lau.

Kar-Wai Wong raconte l'histoire de Ip Man, un maitre de Kung-Fu dont le parcours est lié à des pages de l'histoire de la Chine. Et il finira comme maitre à Hong-Kong où il aura un élève qui deviendra célèbre Lee Jun Fan plus connu sous le nom de Bruce Lee. Le film sur Ip Man est un sous genre du film de kung-fu lorsque l'on voit la kyrielle de films qui existent maintenant. Pour draguer la mythologie de Bruce Lee, probablement.

Ici c'est Kar-Wai Wong, le summum du cinéma intellectuel, plastiquement sublime, totalement invraisemblable, donc indispensable.

Ici les combats sont visuellement superbes. Ils sont cadrés en gros plans. Ils sont réglés par Yuen Woo-Ping. Mais nous sentons que c'est la plastique et les textures qui intéressent le réalisateur: gros plans, ralentis, pluie, couleurs, très gros plan sur une goutte d'eau dans une flaque d'eau avec floutage de tout ce qu'il y a autour. Tout cela est une matière qui produit au montage des séquences visuellement et plastiquement intéressantes, très léchées, à la limite du ridicule. Et quelquefois au détriment de la lisibilité sur l'espace et sur le combat lui-même. Il y a beaucoup de très gros plans avec la caméra qui lèche le personnage en remontant (point au milieu, mais pas autour et arrière-plan flou).

La direction d'acteur est laissée de côté: Tony Leung, avec son sourire permanent, rend le personnage hermétique, pour rester poli. Et il faut reconnaitre qu'en artiste martial il est moyennement crédible: il ne déborde pas de tonicité et d'énergie...Erreur de distribution? Disons que c'est la mise en scène et le montage qui provoque cette impression; le souci de Wong Kar-Wai est de faire de la plastique, ce n'est pas de montrer de la tonicité et de l'énergie dans les combats.

La narration est curieuse: Tony Leung, inexpressif pendant l'ensemble du film; il est esclave des évènements, il les subits. Cela donne une impression qu'il s'en moque et qu'il y accorde peu de valeur. Cela rend le film curieux, car il s'agit de son histoire; c'est l'histoire du personnage Ip Man, mais il s'en moque en quelque sorte. Sa femme et son enfant arrivent et partent, sa maitresse virtuelle (Zhang Ziyi, solaire) rentre puis sort de la narration...

Un bijou pour les yeux.

The Grandmaster [Blu-Ray]

Publicité
Publicité
Commentaires
Les Films d'Antonin
Publicité
Archives
Publicité